Yılmaz Güney, né le 1er avril 1937 à Adana en Turquie et mort le 9 septembre 1984 dans le 14e arrondissement de Paris, est un réalisateur, scénariste, metteur en scène, acteur et écrivain turc d'origine kurde. Ayant atteint la renommée internationale et porteur d'un grand nombre de projets cinématographiques, Yılmaz Güney meurt à Paris 14e d'un cancer de l'estomac, à l'âge de 47 ans. Son film Yol, la permission (en turc Yol, littéralement «la route») a obtenu la Palme d'or ex æquo au festival de Cannes en 1982 et une nomination pour le César du meilleur film étranger en 1983. Güllü, la mère de Güney, venait d'une famille kurde aisée qui, obligée de fuir la région de l'Est pendant la Première Guerre mondiale, s'était installée aux environs d'Adana et avait épousé le père de Yılmaz, un ouvrier agricole. Le foyer familial était heureux jusqu'au jour où le père de Yılmaz, après avoir pris une seconde épouse, s'était mis à frapper régulièrement Güllü, qui devait souvent se sauver avec ses sept enfants. Ces circonstances de la vie familiale ont profondément marqué la personnalité de Güney, le rendant particulièrement sensible aux problèmes des Kurdes et des ouvriers agricoles en général. Ces sujets se retrouveront dans son œuvre. Yılmaz réussit à suivre des études supérieures à Ankara puis à Istanbul. Pour vivre, il exerce plusieurs petits métiers puis débute par de petits rôles dans le cinéma. Ses talents de scénariste l'amènent bientôt à assister le réalisateur turc Atıf Yılmaz de 1958 à 1961. Parallèlement, il publie quelques nouvelles qui l'envoient 18 mois en prison pour «propagande communiste». À sa sortie, il joue dans une quarantaine de films où ses rôles d'antihéros victimes d'injustices sociales le rendent très populaire auprès du public. À partir de 1966, il se lance dans la réalisation avec Seyyit Han, Les loups ont faim et surtout Umut (L'Espoir) (1970). Dans chacun de ses films, les personnages de Güney se meuvent sur le terrain glissant des dures réalités quotidiennes: déshérités matériellement, ils n'ont pas non plus les moyens d'analyser leurs conditions d'existence dans le contexte social et politique nouveau d'un pays où les nantis font souvent la loi. En 1971, Güney réalise six films et le succès grandissant qu'il rencontre commence à inquiéter les autorités, irritées par la tonalité critique de son œuvre. Ses films traitent le plus souvent de la vie quotidienne dans les campagnes et de l'oppression qui s'abat continuellement sur les paysans qui tirent péniblement une maigre subsistance de la terre. Il montre aussi l'écart entre deux mondes, celui des campagnes où vit encore la moitié de la population et les grandes villes modernes, avec leurs gratte-ciels et leurs bidonvilles, qu'il aborde notamment en mettant en scène l'exode rural et sa dure réalité. Ses personnages ont des vies précaires et difficiles mais vivent dans l'espoir vain d'un élan vers le bonheur et la réussite sociale. Ils sont le plus souvent victimes de propriétaires terriens soutenus par le pouvoir politique. Si ses films sont très réalistes, son cinéma se caractérise par un traitement très esthétique de situations dramatiques. ... Source: Article "Yılmaz Güney" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.